Corse-Créole : annonce discriminatoire ou pas ?
(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - À l’heure où l’Assemblée de Corse s’apprête à mettre sur les rails son projet de co-officialité de la langue corse, et que bon nombre de voix discordantes se font entendre, notamment auprès de certains syndicats, évoquant des craintes diverses quant à l’entrée de cette même langue dans les critères de recrutement, une autre île, ou du moins une de ses entreprises, semble prendre les devants en la matière. Le site Corsica Infurmazione a en effet relevé ce mercredi une offre d’emploi du côté de l’entreprise EDF Martinique, publiée sur l’adresse internet DOMemploi.com, qui recherche un technicien contrôle commande homme ou femme, pour un poste à Fort de France. Une offre bien entendu normale, au vu du contexte socio-culturel local, mais qui soulève bien des interrogations en Corse. Il est ainsi demandé au futur employé, au-delà du bagage théorique et pratique nécessaire, d’avoir « obligatoirement une bonne maîtrise de la langue créole ». Si cette offre, telle que formulée, apparemment n’a pas appelé de réaction de l’administration, on ne peut s’empêcher de penser à un autre exemple, corse cette fois-ci. En 2008, une entreprise porto-vecchiaise, en vue d’embaucher une secrétaire en relation avec une clientèle rurale, spécifiait dans son offre « corsophone souhaité ». Une polémique des plus virulentes s’en était suivie, notamment au travers d’une réaction cinglante du directeur de l’ANPE de Corse de l’époque, Antoine Peretti, interrogé sur nos ondes le 7 mai 2008, évoquant une discrimination. Reste désormais à savoir si, du côté de la mer des Caraïbes, quelques réactions vont intervenir ou non quant à la formulation de cette offre d’EDF. Dès lors, et dans le contexte corse actuel, chacun pourrait se demander si la définition du mot « discrimination » et ses considérations sont identiques d’une île à une autre…